Le message du pasteur sur
Psaume 25 : 1-9
1er dimanche de l'Avent
1 De David. Éternel ! j'élève à toi mon âme. 2 Mon Dieu ! en toi je me confie : que je ne sois pas couvert de honte ! Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet ! 3 Tous ceux qui espèrent en toi ne seront point confondus; Ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause. 4 Éternel ! fais-moi connaître tes voies, Enseigne-moi tes sentiers. 5 Conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi; Car tu es le Dieu de mon salut, Tu es toujours mon espérance. 6 Éternel ! souviens-toi de ta miséricorde et de ta bonté; Car elles sont éternelles. 7 Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse ni de mes transgressions; Souviens-toi de moi selon ta miséricorde, A cause de ta bonté, ô Éternel ! 8 L'Éternel est bon et droit : C'est pourquoi il montre aux pécheurs la voie. 9 Il conduit les humbles dans la justice, Il enseigne aux humbles sa voie. (Psaumes 25)
Notre Psaume commence par ces simples paroles : "Éternel, j'élève à toi mon âme". Quelle belle manière de commencer une prière ! Cela veut dire : Éternel, reçois mon âme avec ses soupirs et ses demandes. Je dépends entièrement de toi. Je suis comme le petit enfant dont le sort et la vie dépendent de sa mère. Éternel, je n'ai que toi ! Tout mon destin est lié à toi. Éternel, prends soin de moi comme une mère prend soin de son enfant.
Voilà une belle introduction pour le temps de l'Avent. Quand les membres d'une paroisse ont soif du Dieu vivant, ils ont la soif d'une paroisse vivante. Ils ont faim de Dieu comme on a faim de pain, et ils seraient bien malheureux s'ils venaient à manquer de ce pain.
Rendons grâces à Dieu chaque fois qu'il nous donne faim de sa présence. C'est le signe d'une bonne santé spirituelle, une excellente manière d'entrer dans le temps de Noël.
Avec le psalmiste, préparons le temps de Noël ! Disons avec lui :
-Éternel, ceux qui espèrent en toi n'auront point à rougir;
-Éternel, enseigne-moi et instruis-moi;
-Éternel, ne te souviens pas de mes péchés, à cause de ta miséricorde;
I
C'est d'une manière très réaliste que le psalmiste commence sa prière : "2 Mon Dieu ! en toi je me confie: que je ne sois pas couvert de honte ! Que mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet ! 3 Tous ceux qui espèrent en toi ne seront point confondus; Ceux-là seront confondus qui sont infidèles sans cause. " (Psaumes 25)
Qu'est-ce qui nous empêche le plus d'élever notre âme vers Dieu et de lui faire confiance ? C'est la peur d'avoir à rougir de lui, la peur que le diable, le monde et la chair se moquent de notre foi en nous disant : Où est ton Dieu dans les problèmes de l’existence ? Où est-il quand tu souffres, quand tu pleures, quand tu connais l'échec, quand tu as peur. Où est-il quand les chrétiens sont malades, quand la mort s'approche, quand ils sont persécutés ? A quoi te servent tes prières, tes cultes et tes instants de méditation quand le mal triomphe partout ?
On rougit quand on s'est trompé d'espérance, quand la prière semble être un échec, quand la foi est source de tristesse et non de joie, quand la peur triomphe de la consolation, quand les faits ne sont pas à la hauteur des promesses, quand l'attente est récompensée par la déception, quand on se croyait riche, alors qu'on se voit pauvre.
Elle est légitime, la prière du psalmiste : Éternel, j'ai tout misé sur toi, alors ne permets pas que le monde se moque de ma confiance et qu'il se réjouisse de moi comme si j'étais abandonné, livré à l'aventure.
Dans une prière semblable, Jérémie dit à l'Éternel : "Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle? Pourquoi ma plaie est-elle douloureuse, et ne veut-elle pas se guérir ? Serais-tu pour moi comme une source trompeuse, Comme une eau dont on n'est pas sûr ? " (Jérémie 15 :18)
Vous aussi, chers amis, vous n'échappez pas à ce genre de question, surtout dans les moments de déprime. C'est vrai, quoi, quand on a tout misé sur Dieu, parce qu'il nous a fait des promesses immenses, on est en droit d'avoir des preuves de sa fidélité.
Se peut-il qu'il y ait parmi nous des croyants qui pourraient dire un jour : J'ai eu à rougir de mon Dieu. Ma foi n'a pas vu les signes de sa force. Précisément, ces questions légitimes nous poussent à sonder, avec le psalmiste, la fidélité de Dieu. Il écrit : "Tous ceux qui espèrent en toi ne seront point confondus".
Quelle preuve, Dieu nous a-t-il donnée de sa fidélité au point que nous puissions dire : jamais nous ne serons confondus ? Ce témoignage nous l'avons dans l'événement de Noël, c'est-à-dire dans la venue de l'enfant Sauveur.
Chaque fois que nous célébrons la naissance de Jésus, nous célébrons le temps de la fidélité de Dieu. Comme il l'avait juré aux croyants d'autrefois, il nous a suscité un puissant Sauveur qui nous délivre de tous nos ennemis. Grâce à l'accomplissement de ce temps, le ciel n'est pas vide d'amour. Au contraire, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, comment ne nous donnerait-il pas aussi toutes choses avec lui ?
Dans un autre texte, le psalmiste confesse : "Ta fidélité est un bouclier et une cuirasse". La venue de Jésus sur notre terre est un solide refuge. Nous pouvons compter sur Dieu. Il ne nous abandonnera jamais. Tout ce qu'il fait pour nous ne sera jamais un sujet de honte ou de confusion : toutes choses concourent à nous sauver pour le temps et pour l'éternité. Voilà pourquoi notre âme peut s'élancer vers Dieu. Nous n'aurons jamais à rougir de son aide, de sa puissance et de son secours.
La foi chrétienne n'est pas semblable à une banque à risque dans laquelle on fait des placements pour se faire voler ! Dieu ne décevra jamais ceux qui espèrent en sa bonté !
C'est pourquoi nous devons faire beaucoup de placements en Dieu : Lui confier notre vie et notre âme, nos biens et nos projets; nos amis et notre paroisse. Nous devons lui confier nos peines et nos chagrins, nos craintes et nos faiblesses, nos peurs et nos doutes. Nous ne serons pas volés.
II
Deuxièmement, en ce temps de l'Avent, disons avec le psalmiste :"Éternel, fais-moi connaître tes sentiers, conduis-moi dans ta vérité et instruis-moi". Il se peut que Dieu nous déçoive, non parce qu'il ne serait pas fidèle, mais parce que nous lisons mal notre Bible et que nous perdons de vue ses instructions.
Israël se plaignait souvent de Dieu : Dieu, tu nous as abandonnés; tu nous laisses mourir de faim et de soif dans le désert; tu as perdu de vue ton alliance; etc. Mais ce n'est pas Dieu qui changeait ou qui oubliait, c'était le peuple qui perdait de vue la parole et les instructions de son Dieu. C'est à cause de cet oubli que la majorité du peuple ne verra pas en Jésus son Messie. Dieu a été fidèle, mais le peuple n'a rien vu. Dieu a été grand et fort dans son aide et ses prodiges, mais le peuple a été aveugle. Dieu a bel et bien cherché et racheté son peuple, mais le peuple n'a pas vu le prix de cet amour.
Aujourd'hui, pareillement, il y a des déçus du christianisme, non parce que la Bible serait devenue fade, mais parce qu'ils n'attendent plus grand-chose du livre de Dieu ou bien ils attendent autre chose.
Ils cherchent le royaume de Dieu dans des doctrines humaines, dans l'avenir politique et social du monde, dans le pouvoir des hommes à se liguer ensemble contre les misères du monde. Ils comptent plus sur la solidarité des hommes que sur celle de Dieu. Ils attendent davantage de prodiges des oeuvres des hommes que des oeuvres de Dieu. Le Christ reste fort et victorieux, mais ils ne s'en servent plus pour réchauffer leur foi.
Quand Israël abandonnait l'Éternel, alors l'Éternel le livrait aux échecs, aux déceptions et à la ruine, pour lui rappeler que lorsqu'on se détourne de lui, c'est alors que tout va de travers. "Si l'Éternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain", écrit le psalmiste. Cette vérité reste vraie et se vérifie toujours. L'Église ne fait rien de bon quand elle perd de vue la parole et les sacrements. Elle perd tout : son âme, son espérance et sa victoire sur toutes les misères du monde.
Il y a des chrétiens qui raisonnent à l'envers. Ils se disent : la foi ne m'apporte pas grand chose, je n'ai que faire de Dieu et de sa Parole. Je m'en tirerai tout seul. Quand un chrétien finit par se passer de son Dieu, c'est qu'il a perdu de vue la force de sa grâce et la grandeur de sa fidélité. Il est en train de construire sa maison sur du sable.
Paul dit que la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la Parole de Dieu. La foi ne s'invente pas. Elle n'est pas l'oeuvre de l'homme. Elle ne peut pas rester victorieuse sans ses instructions. Sans Dieu, l'homme s'égare dans des considérations vaines. Sans Dieu, Israël s'est trompé de Messie et a crucifié son Seigneur de gloire. Le psalmiste en est conscient, c'est pourquoi, il nous fait dire dans sa prière : « Éternel, enseigne-moi, et instruis-moi. »
La parole de l'Éternel est droite et nous montre la force qu'il a déployée en Jésus-Christ pour nous arracher à la puissance du péché et du diable. En Jésus-Christ, sa fidélité s'élève jusqu'aux cieux.
Si nous voulons vraiment préparer nos coeurs à une belle fête de Noël, il nous faut prier avec le psalmiste: Seigneur, instruis-nous : Fais-nous voir les merveilles de ton secours.
Chaque jour nous oublions la force de ton bras. Nous oublions que tu as déchiré les cieux et que tu es descendu dans nos vies pour nous prendre en charge. C'est toi qui nous sauves et qui nous bénis. C'est toi qui nous fais triompher de toutes les désespérances. Prépare nos coeurs à te recevoir. Que chaque verset biblique soit une lampe à nos pieds, une lumière sur notre sentier. Alors nous verrons comment tu nous rends plus que vainqueurs au sein de ce monde de ténèbres.
Alors nous pourrons dire avec le psalmiste : "quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi".
Voilà donc une prière très importante pour ce temps de l’Avent : Éternel, instruis-moi et enseigne-moi pour que je voie comment tu me protèges et me gardes chaque jour de ma vie.
III
Enfin, le psalmiste nous invite à redire une des prières les plus importantes qui soient, une demande qui est au centre de notre consolation d'enfant de Dieu: "Éternel, souviens-toi de ta miséricorde, ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse, ni de mes transgressions".
Cette prière nous rappelle d'où vient vraiment le malheur de notre coeur, avec ses tristesses, ses déceptions, ses tiédeurs. Le péché nous rend terriblement indigents. Il nous attriste et ternit nos relations avec Dieu.
Le psalmiste se souvient que depuis le temps de sa jeunesse le péché a marqué sa vie. Combien de fois il est tombé; combien souvent il n'a pas vu la grandeur de son Dieu; combien souvent il a été infidèle, tiède, oublieux. Combien souvent il a tenté Dieu par des négligences, des révoltes ou par orgueil. De quel droit peut-il interpeller Dieu et exiger qu'il soit fidèle à ses promesses ? Quel mérite peut-il faire valoir pour que Dieu lui soit favorable et persiste à le garder ?
Quand il fait le bilan des années passées, il en est effrayé. Dieu serait en droit de le traiter à la mesure de ses fautes.
Nous avons tous, comme le psalmiste, un bilan très lourd. Et si Dieu nous décevait comme nous le décevons ? Et s'il répondait à nos doutes répétés par des silences répétés ?
Notre société est fondée sur le principe du droit : droit à la vie; droit aux soins; droit à l'assistance; droit de vote et droit de contester. L'Église n'est pas une société de droits, dans laquelle chacun pourrait se présenter devant Dieu avec des revendications légitimes : droit à l'amour, au pardon, à la grâce, à la bénédiction, à la protection, au salut et au bonheur éternel. Nos péchés ne nous donnent aucun droit. L'Écriture dit : "Si tu gardais le souvenir de nos iniquités, Éternel Seigneur, qui pourrait subsister devant toi... Nous sommes consumés par ta colère, et ta fureur nous épouvantes... Tu mets devant toi nos fautes cachées, et à la lumière de ta face nos iniquités... tous nos jours disparaissent par ton courroux."
Aussi bien, le psalmiste n'a qu'un seul refuge : la miséricorde. Dieu est riche en miséricorde, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité. Le prix de cette miséricorde immense est tout entier en Jésus-Christ. A cause du sang versé et du sacrifice accompli, Dieu ne nous traite pas selon nos péchés; il ne nous punit pas à la mesure de nos iniquités. « Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant il éloigne de nous nos transgressions. »
Il n'y a pas de belle préparation du temps de Noël sans redécouverte de la miséricorde de Dieu en l'enfant de la crèche. Le temps de l'Avent est le temps où chacun doit prendre du temps pour méditer le temps de la grâce et refaire le plein d'amour et de paix. Nous avons un immense besoin de nous savoir aimés très fort, sans quoi l'âme dépérit, la foi se dessèche, la prière s'éteint, le coeur se glace, la crainte domine et le désespoir grandit.
A cause du Christ, Dieu est si bon en amour qu'il nous donne des droits sur son coeur, et cela est merveilleux. A cause de Jésus, l'enfant de la miséricorde, nous sommes dans notre droit lorsque nous cherchons le pardon, l'amour, la paix, la consolation et la joie. C'est au creuset de cette immense miséricorde, que le croyant refait ses forces et triomphe de tout.
Donc, en ce temps de l'Avent, prions de tout notre coeur la prière de David :
Éternel, ceux qui se confient en toi ne seront point confondus
Éternel, instruis-nous pour que nous marchions dans ta vérité
Éternel, souviens-toi de nous et pardonne-nous, à cause de ta miséricorde. Amen.