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Le message du pasteur sur
Dimanche de la TRINITE
1 Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, 2 à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. 3 Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, 4 la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance. 5 Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. (Romains 5)
Puisque c'est aujourd'hui la fête de la Sainte Trinité, nous allons voir comment le Père, le Fils et le Saint-Esprit conjuguent leur amour le plus intense pour opérer en nous une foi qui apprend à désirer très fort le salut et la vie éternelle.
L'apôtre nous place aujourd'hui devant un redoutable paradoxe :
Chrétiens, glorifiez vous de vos afflictions !
Nous verrons :
1°que ce paradoxe ne se peut admettre que lorsqu'on a la foi
2°Que c'est par la foi aussi que l'on comprend la merveilleuse réaction en chaîne produite par l'affliction.
1
Comme vous l'avez fort bien entendu, Paul nous invite à nous glorifier de nos souffrances, de nos malheurs et même de tous les maux qui nous accablent. Voilà une parole qu'on croirait dite par un illuminé. Car personne au monde ne peut admettre que les malheurs de la vie sont un bien. A la rigueur, on veut bien admettre qu'une petite épreuve, de temps en temps peut forger le caractère et le tempérament, mais que tous les malheurs de la vie sont un bien, voilà qui est proprement révoltant.
Mais l'apôtre ne s'adresse pas ici à des incroyants qui ne connaissent rien de l'amour de Dieu ni du chemin du salut. Il ne s'adresse ici qu'aux enfants de Dieu.
Il commence par dire :"1 Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, 2 à qui nous devons d'avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu. (Romains 5)
La première chose dont il veut que nous soyons parfaitement assurés, c'est qu'étant justifiés par la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, nous possédons désormais un bienfait immense : la paix avec Dieu.
Cette paix est un bien capital. Nous étions, par nos péchés, des enfants de colère, voués à la condamnation et à la mort. Mais par la foi en Christ, qui nous a réconciliés avec Dieu par le prix de ses souffrances et de sa vie, nous avons un bienfait considérable : nous sommes couverts de sa justice. Nous sommes pardonnés. Dieu n'est plus en colère contre nous. Nous ne sommes plus condamnés ni punis. Nous ne sommes plus séparés de Lui.
Positivement, cela veut dire que Dieu ne nous fait que du bien, et le bien qu'il nous fait est toujours intense, continuel et parfait. Devant lui nous avons donc une conscience apaisée. Notre âme est paisible. Et même lorsque nous voyons tous les jours que des péchés abondent encore en nous, à cause de notre immense faiblesse, nous savons que le pardon surabonde en Jésus-Christ dont le sacrifice plaide constamment en notre faveur.
Saint Jean écrit que l'amour parfait bannit la crainte, ou la peur de Dieu. Cet amour parfait vient de Christ qui nous a parfaitement réconciliés avec le Père. Il nous rassure et nous donne toujours à nouveau une conscience paisible. Et plus le Christ habite en nous par la foi, plus grande devient la conviction que nous sommes les bien-aimés du Père.
Ne perdez jamais de vue le Christ ! Il est la source de toutes vos bénédictions. Tout ce qui vient de lui est excellent et parfait. C'est très important pour le moral et surtout pour gérer les afflictions.
De cette paix parfaite nous tirons une autre conviction : Nous nous glorifions de l'espérance de la gloire à venir. On ne peut se glorifier d'un bien que si on le possède avec certitude. Paul nous démontre que la foi ne possède que des certitudes : certitude du pardon, certitude d'être aimé, certitude d'être en paix, certitude de la vie éternelle. C'est pourquoi la foi chrétienne est la plus belle chose au monde, car elle ne tire du Christ que des certitudes.
Les chrétiens doivent se glorifier de la vie éternelle comme d'un bienfait immense, car c'est le fruit final et glorieux que le Christ nous a obtenu.
Si nous nous glorifions de nos biens terrestres, de notre salaire, de nos héritages, de notre argent, de nos réussites et de nos placements, nous devons nous glorifier bien plus de notre patrimoine céleste qui sera riche en bonheur et en perfection.
Un commentateur disait avec raison que chaque promesse du pardon est aussi promesse de la vie éternelle. Si nous sommes sûrs de l'un, nous sommes aussi sûrs de l'autre. On peut même dire que le pardon en soi, sans la perspective du salut éternel, est un bienfait inutile. Christ, en effet, a versé son sang, pour que nous ayons la vie éternelle.
Dans une paroisse, il peut se trouver des gens riches et des gens pauvres. Mais dans le royaume de la grâce, tous les membres de la paroisse sont pareillement riches de la vie éternelle.
Donc, chaque croyant doit se glorifier de l'espérance de la gloire future. Dans les églises où l'on enseigne que le salut se mérite, on interdit aux gens de se glorifier de la vie éternelle; on leur dit : c'est de l'arrogance. Voilà où conduit la doctrine du mérite !
L'apôtre sait très bien que les croyants ne vivent pas toujours dans la merveilleuse vision future de la vie éternelle. Beaucoup se glorifient d'être pardonnés mais oublient la gloire de leur patrie céleste, parce que les biens du monde les attirent et les retiennent.
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Aussi, l'apôtre va développer, maintenant, une vérité tout à fait paradoxale et même choquante, mais qui montre au plus haut degré spirituel la richesse du salut de l'enfant de Dieu, et comment Dieu procède pour nous apprendre à désirer de plus en plus la gloire finale.
Certes, dans une certaine mesure, nous comprenons qu'on puisse se glorifier de la vie future, mais il nous invite ici à nous glorifier même des afflictions.
Pour la raison et pour l'homme de la rue, cette affirmation est stupide, voire scandaleuse. Car les afflictions, comme chacun sait, sont le contraire de la gloire et du bonheur. Elles font partie du règne de la souffrance, des larmes, de la tristesse et finalement du désespoir et de la mort. Elles n'attirent pas vers Dieu et ne nous le rendent pas cher, mais elles nous le font fuir et provoquent généralement la révolte, le mépris de sa justice et de sa prétendue bonté.
Paul veut nous montrer que si la foi se réjouit de la gloire à venir, parce qu'elle en est convaincue, elle possède une aptitude encore plus remarquable : elle se glorifie même des afflictions. Il faut en effet une foi plus grande pour se glorifier d'un mal plutôt que d'un bien et pour voir dans un malheur une action positive.
L'apôtre nous dit pourquoi la foi est capable de se glorifier même des afflictions : l'affliction produit la persévérance.
Ce qui en soi est un malheur, devient, en raison de la foi en Christ un bien. Sans la foi en Christ, il nous est impossible de voir dans les afflictions un bien.
Nous fuyons tous l'affliction. Comme nous l'avons dit, elle fait partie du règne du péché, de la tristesse et de la mort. S'il est vrai qu'en Christ Dieu nous a réconciliés avec lui-même, cela veut dire qu'il ne nous veut que du bien. Il s'ensuit que désormais même les afflictions sont, en ses mains, un moyen par lequel il fait jaillir du bien.
Paul nous expose ici une formidable consolation. Dieu gère nos afflictions de manière à ce qu'elles contribuent, sans le moindre doute ni la moindre altération, à nous faire grandir en bonheur. Cette révélation, à elle seule, même sans commentaire, doit consoler tout enfant de Dieu. Elle affirme que Dieu nous traite constamment comme un Père hypersensible à tous nos malheurs pour qu'aucune peine ne nous soit jamais nuisible.
Ici, il faudrait que chaque chrétien fasse silence... et réfléchisse à ce qui, en ce moment l’afflige : la maladie, le chômage, le deuil, la pauvreté, les privations, les soucis de la vie, etc., et se dise : suis-je convaincu que le malheur qui m'éprouve, en ce moment, dans ma famille, dans un être cher, dans ma santé, mon travail, ma vocation et mon avenir, contribue à mon bien ?
Paul nous explique pourquoi le chrétien peut et doit se glorifier même des afflictions : Dieu s'en sert dans un but salutaire. Et la première chose qu'il veut produire c'est la persévérance. Chez l'incroyant, l'affliction ne produit que la révolte. Tandis que chez le croyant, qui se sait réconcilié avec Dieu, l'affliction le conduit à persévérer en Christ, à se fonder sur sa grâce, à mendier son secours et sa consolation.
Tout chrétien affligé sait cela : il recherche les textes et les paroles où le Christ lui parle avec amour et bonté. Il persévère dans les promesses qui lui garantissent la miséricorde de Dieu. Il recherche et relit tous les récits où il voit Dieu soutenir les affligés et les éprouvés.
Il prie plus intensément et aspire à posséder des paroles de certitudes et de convictions. Il empoigne plus fort la main de son Dieu et lutte plus intensément dans le combat de la foi. Il devient gourmand, exigeant et affamé de toute parole qui restaure son âme. Il veut, dans la prédication, du solide et du consistant. Bref, la persévérance c'est la foi tenace, entêtée, qui cherche, qui sonde et qui s'accroche. Et c'est ce que Dieu veut !
Sans l'affliction, la persévérance serait vite une illusion et même une foi tiède ou morte. Car une foi qui ne serait jamais exercée à lutter, combattre, persévérer et mendier, serait une foi qui finirait par s'éteindre. Elle ne pourrait jamais ressentir combien elle a besoin de Christ, et combien les bienfaits de sa croix sont précieux.
Il est facile de s'imaginer qu'on croit fermement quand les jours sont calmes et que le soleil brille. Mais quand l'affliction vient, alors tout est remis à plat. Tout est remis en question. Toute affirmation biblique est revue et contrôlée, et parfois même corrigée à tort. C'est quand le bateau est en pleine tempête et que le naufrage menace qu'on se préoccupe de savoir où sont les gilets de sauvetage et s'ils sont de bonne qualité.
Paul montre ensuite combien l'affliction est utile dans les mains du Père céleste. Elle produit une réaction en chaîne. De la persévérance résulte un autre effet : la victoire dans l'épreuve.
Pourquoi la foi éprouvée cherche-t-elle le secours de la Parole ? Parce qu'elle veut y puiser la victoire promise. Elle raisonne ainsi : Dieu ne peut mentir. Tout ce que le Christ a fait pour moi est certifié et garanti. Toutes ses promesses et oeuvres sont éprouvées et véritables. Il les a marquées de ses plaies. Sur sa croix, il a gémi, souffert et pleuré d'amour pour moi.
Ainsi, chers amis, l'épreuve sert à authentifier la foi, à en montrer le combat victorieux, entêté et persistant. C'est ce que Dieu veut. Il veut que l'enfant affligé prenne à son compte toutes les promesses, toutes les victoires et s'en revête comme d'une armure et d'un bouclier.
C'est pour cette raison que Pierre dit que, (1 Pierre 1 :7) l'épreuve est plus précieuse que l'or périssable éprouvé par le feu.
L'épreuve devient une sorte de valeur sûre qui sert à authentifier la fermeté inébranlable de la foi, à en montrer le fondement, les désirs, les voeux, les supplications, les soupirs et les élans.
C'est alors que le chrétien montre combien le Christ et sa grâce, la parole et les sacrements lui sont indispensables. Et c'est ce que Dieu veut. Il veut que le chrétien s'accroche et désire de toute son âme le Christ et sa victoire, comme la Cananéenne luttait de toute son âme pour avoir les miettes de la grâce. Car la foi est victorieuse comme Dieu le veut, quand elle ne cède pas d'un pouce en regard de ce que l'Évangile lui promet, et donc lui doit.
Ainsi la foi affligée devient plus authentique. Il en est d'elle comme d'un soldat. Un soldat qui n'a jamais combattu est inférieur au vieux combattant qui a connu l'épreuve du feu, l'âpreté du combat et le souffle de la mort. Il sait où puiser les munitions, comment manier son arme, et comment piéger l'ennemi jusqu'à la victoire.
Ainsi, l'affliction, entre les mains du Père céleste, au lieu d'être une chose nuisible par l'action du diable, devient un instrument puissant au service de la foi et du salut.
Mais là ne s'arrête pas encore la réaction en chaîne. Paul ajoute : la foi éprouvée produit l'espérance. Ce qui revient à dire : elle croit encore plus fort et bien mieux ce qu'elle croyait auparavant.
Elle aspire au salut avec des yeux encore plus grands et un appétit encore plus gourmand. Ce que jadis elle voyait comme utile lui devient indispensable, désirable.
Elle a appris à se détacher des choses visibles et sensibles, et des secours purement humains, pour désirer très fort les biens invisibles, ceux qui sont au ciel, là où Christ est assis à la droite de Dieu. Autrement dit, elle apprend à dire avec Paul, ce qu'elle n'osait jamais dire autrefois : Seigneur, ta grâce me suffit, car avec elle et en elle je te possède tout entier avec toutes les preuves de ton amour.
Sans la thérapeutique de Dieu, il se produirait tout le contraire : Nous nous attacherions de plus en plus à ce monde et à ses biens, nous finirions par oublier le Christ et le prix de son sacrifice, et, dans les épreuves, nous ne voudrions que la délivrance matérielle et temporelle en les recherchant principalement auprès des hommes.
Ainsi, vous comprenez pourquoi les croyants très éprouvés comme Abraham, David, Paul et tant d'autres sont restés fermes et joyeux en dépit de très grandes afflictions et comment les chrétiens persécutés ont pu chanter leur foi en dépit des larmes, du sang, des supplices et finalement du martyre.
Dieu nous montre ainsi quelque chose que nous refusons habituellement à admettre : la foi éprouvée est autrement plus forte, plus belle que la foi qui repose sur un canapé moelleux. Ainsi la foi mortifiée triomphe de la mort et la foi éprouvée triomphe de l'épreuve et parvient à rire au milieu des larmes.
Ce paradoxe ne peut se comprendre que lorsque l'on sait que c'est Dieu qui soigne, agit et fortifie. C'est alors qu'on comprend bien mieux ce que Paul veut dire lorsqu'il écrit : en Dieu nous sommes plus que vainqueurs, puisque même les malheurs contribuent à une formidable victoire.
Paul nous oblige donc à reconnaître quelque chose qui fait hérisser les cheveux de la raison : les afflictions ne sont pas nuisibles, mais utiles; elles ne sont pas honteuses, mais visent à une très grande gloire. Et que personne ne dise : Paul est un homme qui ne sait pas de quoi il parle. Au contraire, il fut un homme très éprouvé dans sa chair, son corps, et son âme, et ceci durant tout son ministère.
L'apôtre n'a pas fini de nous surprendre. Il nous réserve encore un précieux maillon dans la réaction en chaîne qu'il vient de nous exposer. Il conclut : l'espérance ne trompe pas, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné.
Une espérance qui trompe, c'est une espérance qui ne possède rien de sûr ou qui se nourrit d'illusion ou encore qui ne se fonde que sur des croyances forgées par les hommes. Ainsi, par exemple : l'espérance qui consiste à croire qu'un jour il n'y aura plus jamais de guerre dans le monde présent, est une espérance illusoire à cause de la puissance du péché qui domine le monde.
L'espérance des croyants n'est pas une illusion, parce que, précisément, elle ne vient pas des hommes, mais du Saint-Esprit qui l'a révélée dans la Sainte Parole. Elle n'est donc pas fondée sur des thèses humaines ou des systèmes de pensées humains, mais sur la vérité sortie du coeur de Dieu. Par la Parole, le Saint-Esprit nous révèle l'incroyable amour de Dieu en Jésus-Christ. L'oeuvre du Christ est la plus belle preuve que le pécheur est vraiment aimé, justifié, purifié, sanctifié et destiné à la gloire éternelle.
Mais le Saint-Esprit fait encore autre chose de grand et de puissant : Il répand dans nos coeurs l'amour de Dieu. Il fait descendre du ciel et entrer dans nos oreilles, puis dans notre coeur la consolation de Dieu.
C'est lui qui nous fait croire l'incroyable et qui produit dans nos coeurs la conviction, et avec la conviction la paix et la joie.
C'est lui qui nous rassure intérieurement que nous sommes vraiment aimés de Dieu. C'est lui qui nous fait appeler Dieu : Père. C'est lui qui nous pousse à prier avec confiance. C'est lui qui rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. C'est lui qui nous tient fermes dans la foi et qui renouvelle en nous, chaque jour, le miracle de la conversion. Et plus l'affliction est violente, plus forte est son action pour nous faire sentir l'amour du Père. Ainsi, tous les maillons de la chaîne de bénédiction qui nous relient à l'espérance finale sont précieux. Il n'y a, dans cette chaîne, aucun maillon faible.
Voilà pourquoi les chrétiens sont agréablement surpris de résister dans la tentation, et de triompher de l'affliction en dépit des pleurs, des larmes, des angoisses et de la mort. Ils peuvent témoigner que la manière dont Dieu les préserve dans la foi au milieu des plus grandes tribulations tient du miracle. En cela nous pouvons nous rendre compte au plus haut degré que la foi n'est vraiment pas notre oeuvre, mais uniquement l'oeuvre de la Sainte Trinité dans nos coeurs en vue de notre bonheur éternel.
Nous venons donc de voir aujourd'hui comment le Père, le Fils et le Saint-Esprit conjuguent leur amour pour faire en sorte que les afflictions de la vie présente contribuent à rendre notre foi victorieuse pour la gloire éternelle.
J'espère que nous avons appris aujourd'hui pourquoi rien ne pourra jamais nous séparer de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.
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